Rechange automobile. Un marché stable estimé à plus de 14 Mds€ en 2030

À l’approche du Salon Equip Auto, qui se tiendra du 18 au 22 octobre 2022 à Paris Expo porte de Versailles, la Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev) a publié les principaux résultats d’une étude prospective consacrée au marché français de la rechange automobile (constructeur et indépendante). Le syndicat a souhaité mesurer les répercussions liées à la forte croissance des ventes de véhicules électriques sur l’activité des équipementiers, des fabricants d’équipements de garage et des acteurs de l’après-vente automobile. Selon les analystes qui ont travaillé sur cette étude, le marché de la rechange continuera d’être soutenu par les opérations d’entretien et de réparation, et il restera stable jusqu’en 2030. Des prédictions qui doivent permettre d’apporter « de la réassurance et de la confiance pour l’avenir de notre filière équipementière dans contexte sanitaire, économique et géopolitique préoccupant pour l’industrie automobile » selon Claude Cham, président d’honneur de la Fiev.

« La baisse des ventes de certaines familles de pièces sera compensée par le maintien ou l’augmentation des ventes d’autres pièces, rapporte la Fiev. Ce n’est que progressivement, et plus tardivement, que les effets de l’électrification du parc se feront sentir. Mais le marché de la rechange bénéficiera toujours d’une forte résilience. » Le marché continuera donc à être majoritairement dépendant de la vente de pièces destinées à des véhicules thermiques. En effet, le syndicat émet l’hypothèse que les parcs VP et VUL seront encore composés à plus de 86 % de véhicules à essence, diesel ou hybrides d’ici à 2030.

Trois hypothèses sur la croissance des ventes d’électriques

À cet horizon, les experts ont travaillé sur trois scénarios :

1. Les ventes de véhicules particuliers électriques augmentent annuellement de 15 % entre 2022 et 2029.
2. Cette progression s’élève à 20 % par an.
3. L’évolution atteint + 25 % par an.

« Même dans l’hypothèse la plus favorable – celle d’une croissance annuelle des ventes de VP de 25 % par an –, la part des ventes de véhicules particuliers électriques dans le total des ventes ne serait que de 40 % en 2029. Cette évolution, bien que rapide, renouvelle le parc lentement », souligne la Fiev. L’âge moyen des 38,3 millions de véhicules particuliers (VP) est aujourd’hui de 10,3 ans et celui des 6 millions de véhicules utilitaires légers (VUL), de 10 ans. Le syndicat estime qu’en 2030 le parc automobile français pourrait se composer de 40,5 millions de voitures, dont 3,1 à 4,7 millions d’autos électriques selon les scénarios établis, et de 6,9 millions de véhicules utilitaires, dont environ 950 000 électriques.

Arrivée de pièces spécifiques aux véhicules électriques

« L’électrification progressive du parc des véhicules légers ne produira donc pas d’effets négatifs sur le marché de la rechange en France à court terme », anticipe le syndicat, qui avance deux raisons complémentaires : « De nouveaux produits vont continuer à apparaître sur le marché de la rechange, notamment ceux spécifiques aux véhicules électriques, mais également ceux composant les nouvelles fonctionnalités liées à la mobilité dont sont dotés les nouveaux véhicules. Les véhicules hybrides rechargeables (PHEV), aux systèmes complexes, ont besoin d’opérations d’entretien particulières qui favorisent le marché de la rechange. À noter que ces véhicules représentent aujourd’hui 10 % du volume des ventes de VP et seront encore présents aux catalogues des constructeurs pendant plusieurs années. »

Le chiffre d’affaires de la rechange auto estimé à 14 Mds€

Les analystes de la Fiev estiment que le marché de la rechange automobile, constructeur ou indépendante, pourrait représenter un chiffre d’affaires de plus de 14 milliards d’euros à cette date (CA de l’entretien-réparation, hors travaux de carrosserie, monte de pneumatiques, huiles et accessoires). Le marché de la rechange s’établissait autour de 14,2 milliards en 2021.

« Des nouveaux marchés composés de produits onéreux vont s’ajouter à celui des produits traditionnels que nous connaissons actuellement. Nous devons donc nous attendre à une augmentation du marché de la rechange à l’horizon 2030, dans des proportions qu’il nous est impossible d’évaluer aujourd’hui. Nous devons attendre de connaître le taux de remplacement des nouveaux produits afin d’évaluer le marché », concluent les analystes de la Fiev.

Fonte: L’argus Pro